Pourquoi le Sri Lanka me diras-tu ? Nous allons t'expliquer pourquoi ce choix. Après avoir fait une croix sur le transsibérien et lorsque l'horizon s'est doucement dégagé au niveau des restrictions Covid pour l'Asie, nous avons à nouveau envisagé de commencer notre tour du monde par l'un de ces pays. Pour certains, c'était un peu le parcours du combattant pour pouvoir y rentrer, mais en regardant de plus près, nous avons vu qu'au Sri Lanka, les conditions étaient plus souples. Nous ne connaissions absolument rien de cette île au Sud de l'Inde, dans l'océan Indien. C'est en nous renseignant que nous avons découvert à quel point cette destination en valait la peine. C'était également une bonne porte d'entrée pour découvrir ensuite le reste de l'Asie.
Nous décidons donc de prendre nos billets d'avion (pour celles et ceux qui pourraient être intéressés, nous avons fait une escale à Milan avec Brussels Airlines et ensuite cap sur Colombo, capitale économique du Sri Lanka avec la compagnie italienne, Neos Air dont l'expérience a été plus que mitigée).
Alors que les grands préparatifs commencent pour nous, la situation se dégrade subitement au Sri Lanka. La crise du Covid et la guerre en Ukraine ont eu raison de la très mauvaise gestion du pays ces dernières années par le gouvernement. Le pays ayant le vent en poupe grâce aux touristes, n'en reçoit plus depuis 2 ans et fait donc fasse à une très grave situation économique. Le Sri Lanka est en défaut de paiement de sa dette extérieure depuis le 12 avril. Par manque de devises étrangères, le pays a dû réduire drastiquement ses importations. Les habitants font face à de nombreuses pénuries, notamment de nourriture, mais aussi de médicaments, d’électricité ou encore de carburant. Des manifestants anti-gouvernementaux veulent la démission des membres du gouvernement et principalement, celle du président. Les manifestations, pour la plupart très pacifiques se multiplient et ne sont pas sans conséquences.
Peu avant notre départ, certains membres du gouvernement démissionnent et le président suivra, cela entraînera l'état d'urgence dans le pays et l'incertitude totale quant à la suite des événements. Les médias ont un ton plutôt grave et les voyages non-essentiels sont alors déconseillés. Nous pensons alors sérieusement changer de destination pour une question de sécurité. Est-ce que notre assurance interviendrait pour un rapatriement si la situation dégénère ? En cas de problème de santé, pouvons-nous être assuré d'être pris en charge s'il y a une pénurie de médicaments, des coupures d'électricité et un rationnement de carburant par habitant ? Nous avons tenté d'obtenir toutes ces réponses auprès de l'ambassade et finalement, à quelques heures du départ, nous décidons tout de même de partir.
Parallèlement à cette situation, nous cherchions un projet sur place pour nous rendre
utile ( ONG, Wwoofing etc), mais le contexte a rendu notre démarche quasi impossible et nous n'avons pas réussi à la concrétiser. Grâce à quelques contacts, nous avons eu l'opportunité de rentrer en contact avec Miguel. Miguel est espagnol, habite au Sri Lanka et est en partie responsable d'une ONG. En voyage en Espagne avec sa famille durant un mois et cherchant quelqu'un pour garder sa maison, un plan se dessine assez rapidement pour nous. Il nous propose de garder sa maison, le chien et travailler pour son ONG.
C'est donc dans ce contexte que nous arrivons au Sri Lanka ! Le pays nous éblouit dès la sortie de l'aéroport par ses couleurs d'un vert éclatant. Tout parait si sauvage et si calme en même temps. Voilà maintenant presque trois semaines que nous sommes sur place et nous ne regrettons pas notre décision. La situation a l'air de se stabiliser et les files à la station essence diminuent très progressivement. Ce que nous avons observé à notre arrivée nous a terriblement déstabilisé et bien sûr, nous avons beaucoup remis en question notre propre démarche. Oui, le pays a besoin, notamment du tourisme pour se relever, mais en aucun cas, nous ne souhaitons que notre venue soit au détriment de la population.
De manière générale, nous recevons un accueil très chaleureux, les Sri Lankais veulent revoir les touristes et pour le moment, nous ne ressentons aucune insécurité. Il faut être vigilant, comme partout et nous avons senti un réel besoin d'adaptation face à un univers et des mentalités complètement différentes des nôtres, mais cela fera l'objet d'un article spécifique.
Nous mesurons la chance que nous avons d'être ici malgré les conditions. Nous tentons d'être le plus efficace possible pour l'ONG. Nous mettons actuellement en place une plateforme pour offrir aux enfants sri lankais des activités extra-scolaires et une autre pour sensibiliser la population au tri des déchets. Ce n'est pas évident de communiquer à distance avec l'Espagne pour aider le Sri Lanka et nous aurions sans doute aimé travailler plus près de la population. Mais nous nous sentons tout de même très chanceux de vivre cette expérience dans ces conditions.
Nous en profitons pour découvrir la côte sud du pays avant de faire un tour dans le reste de l'île. Des villages colorés, une faune et une flore incroyables, des plages paradisiaques (quand elles sont entretenues) des sourires à profusion et des surprises telles que "nager avec les tortues"... Allez, on vous partage tout de même ce qu'on déteste ici... Les moustiques !!!!
Bilan donc positif pour ce début de grande aventure. Une phrase s’impose pour finir cet article... n'hésitez pas à venir découvrir ce merveilleux pays !
Comments