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Notre volontariat dans la vallée de Katmandou

Dernière mise à jour : 23 janv. 2023

C'est dans la vallée de Katmandou, située sur les contreforts de l’Himalaya que nous avons été à la rencontre d'une famille népalaise pour partager leur quotidien durant trois semaines.


Rikesh (le fils et hôte principal), Rupa (son épouse et hôte principale) Dhurba (le papa de Rikesh), Sarita (l'épouse du papa et mère de Rikesh) et Indra, le papa de Dhurba (l'homme le plus âgé du village). Ici, c'est la tradition, l'épouse part vivre dans la famille de son mari avec les beaux-parents et leurs parents.

De gauche à droite : Dhurba, Anil (frère de Rikesh), Sarita, Indra, Rikesh et Rupa.


L'histoire de cette famille


Au Népal, les mariages sont très souvent arrangés. Ce n'est pas le cas pour Rikesh et Rupa qui se sont choisis. Rupa nous a expliqué que cela a créé d'énormes conflits dans sa famille et encore aujourd'hui, la situation est délicate.


Rupa a 28 ans et Rikesh en a 31. Ces deux-là ont déjà traversés pas mal d'épreuves pour leur jeune âge. Savais-tu qu'une guerre civile a éclatée au Népal il y a pas si longtemps que cela ? En effet, le conflit s'est déroulé de 1996 à 2006, entre la monarchie et le gouvernement d'une part et le Parti communiste d'autre part. Les maoïstes réclamaient le départ du roi et l'instauration d'une république populaire du Népal. Rikesh se souvient très bien avoir été arrêté par des civiles avec leur arme pointée sur lui.


Bien évidemment, nous ne souhaitons pas mettre l'accent sur les aspects négatifs de leur vie, mais parfois il est juste bon de se rappeler la chance que l'on a.


En 2015, le Népal a été touché par un séisme très important. Le premier de ces tremblements de terre était d'une magnitude de 7,9. Il s'agit du plus important tremblement de terre au Népal depuis 1934 et qui a fait 17 000 morts. La secousse aurait été ressentie jusqu'à New Delhi, ainsi que dans tout le nord de l'Inde.


Ce jour du 25 avril 2015, la famille s'en souvient avec effroi. Dhurba, le papa nous explique que ce jour-là, toute la famille était réunie à la maison et regardait un film à la télévision. Peu de temps après, les enfants du village ont fait intrusion dans ce moment de détente et ont proposé d'aller jouer au football. La famille n'était pas emballée par la proposition mais à force d'insistance, ils sont tous partis rejoindre le terrain de football. A peine quelques instants plus tard, voilà que tout se met à trembler et en à peine quelques minutes, la maison familiale a disparu. Ce jour-là, les enfants du village ont sauvé la vie de cette famille. Mais il ne leur restait rien et pendant un an, ils ont vécu sous une tente avec toute la famille. Aujourd'hui encore, leur situation est très précaire et le toit qu'ils ont au-dessus de leur tête peut leur être enlevé à tout moment. Malheureusement, les aides internationales ne sont pas parvenues dans les mains des népalais, à cause de la corruption du gouvernement. Ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes et les éventuelles aides d'amis/connaissances. C'est le cas de la maison qu'ils occupent.


Pour ne pas arranger les choses, Rikesh a été frappé violemment par le variant Delta du Covid 19. Après 20 jours à l’hôpital dont 10 dans le coma, il s'en sortira finalement avec un Covid long qui le suit depuis lors.


Que faisions-nous dans ce Workaway ?


En Asie, lorsqu'on intègre des familles moins aisées, il n'est pas rare de devoir contribuer financièrement pour pouvoir intégrer l'endroit (entre 5 et 6 dollars par jour et par personne). En contre-partie, les heures de travail à effectuer sont en général, en-dessous des 5 heures de travail par jour. C'était notre cas. Les tâches dépendaient des besoins de la famille, mais en général, Delphine aidait le matin en cuisine et Quentin allait à la ferme avec Dhurba. Cela nous convenait bien comme cela. Delphine n'était pas très à l'aise de descendre la colline (souvent très glissante), à cause de son accident au poignet et Quentin adorait ce moment privilégié avec le papa.



L'après-midi, quand le temps le permettait, nous descendions à la ferme avec les autres volontaires, ainsi qu'avec Dhurba et Sarita. Nous avons participé à la récolte du maïs ainsi que retourner la terre pour la récolte de pommes de terre. Nous rentrions en fin d'après-midi et en général, nous étions libres de disposer du temps restant de la journée. Nous avons été impressionnés par Dhurba et Sarita qui avaient la soixantaine et travaillaient dans les champs avec une énergie incroyable !


Les échanges avec la famille

Comme nous vous l'avons raconté dans un précédent article, nous avons eu la chance d'assister à un mariage népalais, expérience qui aurait pu difficilement se vivre en-dehors du contexte de Workaway. Nous avons également eu l'occasion de cuisiner tous ensemble, un plat traditionnel : les momos. Un met typique népalais, qui est composé de raviolis bouillis ou frits, fourrés de viande (yak, buffle ou porc), de légumes (chou, oignon, pomme de terre) ainsi que d’herbes, de condiments et d’épices (ail, gingembre, coriandre), et souvent accompagnés d’une sauce aux piments forts. Un des moments forts également de cette expérience, a été de vivre une fête avec eux, "Dashain". En effet, le calendrier hindou est composé de beaucoup de cérémonies et rituels. Cela fera l'objet d'un article spécifique pour vous expliquer à quel point c'est important au Népal. En quelques mots, cette fête célèbre la victoire de la déesse Durga sur les forces du mal. Dans tout le pays des animaux sont sacrifiés en l'honneur de Durga. Ces expériences sont pour nous le plus beau moyen de découvrir un pays et ses habitants. Nous avons toujours été invités à participer à ces

éventements/festivités comme si on faisait partie de la famille.

Les difficultés rencontrées


Cela peut-être inconfortable de payer pour travailler, d'autant plus qu'ils ne s'agit pas d'aider une ONG pour un projet qui aide la collectivité. Ici, on aide une famille et jusque-là, cela nous convenait très bien. Ce qui nous a questionné, c'était de se demander où se trouvait la frontière entre "business de volontaires" et "réels échanges avec une famille". Malheureusement, quand nous avons réalisé que nous étions parfois 10 (un peu logés "plic-ploc", avec une salle de bain à se partager) et que le but était de loger un maximum de personnes tant qu'il y avait de la demande, cela posait question. Nous étions bien entendus heureux de pourvoir aider la famille à se relever de toutes leurs difficultés, mais il n'est pas toujours évident de trouver l’authenticité dans l'expérience quand nous sommes trop de volontaires (même s'ils étaient tous très sympathiques).



Il y a un jour où Delphine a refusé de continuer à aider dans un contexte qui n'était pas du tout en accord avec ses principes. On nous avait prévenu la veille : un car de touristes va débarquer dans la famille pour goûter un repas typique népalais. Nous devions aider et faire le service. Ces touristes dépensaient une quinzaine d'euros par personne pour venir manger, sur le toit de la maison. Une longue table était dressée avec du vin et différents mets à servir. Pour Delphine, faire du business sur un autre business, ce n'était pas acceptable. Quentin, lui a continué à servir les touristes sans broncher. Le plus important est que nous ayons pu chacun faire ce qui était en accord avec nos repères et nos valeurs. La perception d'une situation est différente pour chacun et nous ne cherchons pas à savoir qui de nous deux avait raison.



Une autre difficulté, à nouveau, surtout pour Delphine a été la nourriture. Au Népal, on mange du Dal Bath (riz blanc, curry, parfois quelques légumes et bol de soupe aux lentilles (souvent assez piquant) à tous les repas. Imaginez manger ce même plat tous les jours, pendant trois semaines. Pas toujours évident, mais cela fait partie de l'expérience. Oubliez le café, les tartines le matin, les œufs etc. Mais parfois, et pour notre plus grand plaisir, après une dure après-midi de travail, nous avions souvent droit à autre chose (omelettes ou pâtes).



Le bilan


Décidément, faire un Workaway en Asie (c'était notre deuxième expérience après le Sri-Lanka) n'est pas comparable avec ceux effectués au Canada, Nouvelle-Zélande ou Islande. En plus de s’intégrer dans une famille et un projet, il faut pouvoir comprendre une nouvelle culture et autre mentalité. Une expérience qui nous bouscule plus que les autres. Nous nous sentons chanceux d'avoir pu participer à la vie d'une famille népalaise. Tous ont été adorables avec nous et nous ont donné une belle leçon de vie. Celle de ne jamais abandonner dans les épreuves et celle de se soutenir en famille. Ce que nous avons moins aimé : le côté business du Workaway même si nous comprenons qu'ils en ont besoin. N'est-ce pas dangereux pour eux d'en faire le principal revenu ? Nous avions été habitués jusqu'à maintenant à apprécier les expériences Workaway/Woofing pour le côté "échange", pour ce qu'on pouvait s'apporter les uns les autres. Ici, pour la première fois, nous avons parfois ressenti que ce que nous apportions en argent était plus important que l'aide physique ou que les échanges qu'on pouvait leur offrir (même si bien sûr, nous en avons eu de très beaux). Nous avons nous-même été un peu divisés sur la question tant le sujet est complexe. Peut-être aurions nous aimé avoir plus de transparence sur la question. Nous sommes néanmoins très satisfaits de ce passage dans la famille et en garderons de bons souvenirs. Notre expérience népalaise n'aurait pas été la même sans ce partage !

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