Plages paradisiaques, ourlées de cocotiers, c'est ce que vous pouvez trouver sur les 1340 KM de côte au Sri Lanka. Des paysages magnifiques, qui invitent à faire du snorkeling, à boire un cocktail ou encore, à admirer des couchers de soleil de rêve. Que demander de plus ? Malheureusement, si vous regardez de plus près, vous apercevrez, sur bon nombre de plages, des déchets à n'en plus finir.
C'est l'expérience que nous avons faite lors de nos premiers pas sur une plage qui se trouvait à une centaine de mètres de complexes hôteliers. Nous avons eu la chance ce jour-là de voir pour la première fois de notre vie des tortues de mer ! Nous n'imaginions pas les voir si près de la plage. Les nombreux rochers remplis d'algues leur offraient un fameux festin. À la vue des canettes, bouteilles, bidons et autres déchets qui jonchaient le sable au même endroit, nous ne savions pas si nous devions nous réjouir d'un tel spectacle.
Quelques jours après notre arrivée sur l'île, nous sommes tombés sur une action de "beach clean up", proche de l'endroit où nous nous trouvons. Ni une, ni deux, notre envie de se rendre utile nous a amené sur la plage de Unawatuna, dans le Sud où, en petit groupe (trop petit), nous avons tâché de ramasser un maximum de détritus.
Nous avons eu l'occasion de rencontrer Gihan, organisateur du "Beach clean up" et activiste Sri Lankais, qui nous a partagé son point de vue sur la situation. Parmi les problèmes pointés, nous mentionnerons la corruption parfois trop présente chez les éboueurs. Certains n'acceptent pas de ramasser les poubelles des locaux sans qu'on leur glisse un petit billet. Résultat, les locaux se débarrassent de leurs ordures n'importe où.
Un autre problème majeur : le Sri Lanka reçoit également des déchets d'autres pays. L'Asie se plaint d'ailleurs, de devenir la poubelle des pays occidentaux... Citons l'exemple de la Grande-Bretagne, qui a envoyé clandestinement sur l'île des conteneurs remplis de déchets biomédicaux toxiques. À l’origine, les cargaisons en provenance de Grande-Bretagne étaient déclarées pleines de « matelas, tapis et moquettes usagés ». Finalement, le renvoi des déchets a été acté par un tribunal du Sri Lanka en 2020. Mais cet exemple est loin d'être un problème isolé. Ces dernières années, plusieurs pays asiatiques ont repoussé les déchets provenant des nations plus riches, refusant d’être leurs poubelles avec un retour à l'expéditeur.
Notre activiste nous parlera également de la catastrophe qui s'est produite en 2021. Au large des côtes du Sri Lanka, un navire qui transportait une trentaine de conteneurs, remplis de granulés plastiques, et plusieurs dizaines de tonnes de produits chimiques a pris feu et tout s'est déversé dans la mer. La majorité de ces déchets étaient des petites billes en plastiques. "Ce polluant n'est pas toxique immédiatement, mais les poissons qui l'avalent ne peuvent pas le digérer, leur système digestif peut se bloquer, et ils en meurent", explique le docteur Arulananthan, scientifique à la Nara, un institut de recherche local sur les ressources aquatiques. Tu le comprendras c'est tout l'écosystème qui est en danger !
Nous poursuivons nos échanges avec Gihan et il nous parle également d'un problème de génération. Il nous partage alors des échanges avec ses parents et selon lui, les générations précédentes ont du mal à changer leurs habitudes et reproduisent jour après jour, des actions qui peuvent être polluantes. Bien entendu, il n'y a personne à blâmer, l'urgence n'était sans doute pas aussi importante il y a 50 ans. Les seules solutions par rapport à cette problématique sont l'éducation, la sensibilisation et de mettre la pression sur le gouvernement.
Bien évidemment, le sujet est long à traiter et très complexe. La crise économique actuelle n'est évidement pas propice à une amélioration. Mais des personnes comme Gihan sont déterminées à en faire un combat de chaque jour. Si vous souhaitez en savoir plus sur cette problématique, l'interview de notre activiste arrive très bientôt sur Share Trippers. Stay tuned! Quelques photos prises sur la plage Jungle Beach.
Découvrez notre interview de Gihan.
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