top of page
Photo du rédacteursharetrippers

Polynésie française, juste une carte postale ?

Dernière mise à jour : 26 sept. 2023


La Polynésie française se trouvait sur notre route pour rejoindre la dernière partie de notre tour du monde, l'Amérique du Sud. Nous avons décidé de nous y arrêter durant 3 semaines pour explorer les îles Sous-le-Vent, qui appartiennent à l'archipel de la Société. Il s'agit de l'archipel le plus accessible des cinq qui composent la Polynésie française. Plus loin, vous trouverez l'archipel des Tuamotu, Marquises, Australes et Gambier. Ces archipels, aussi étendus que l’Europe, forme le territoire français le plus vaste d’outre-mer.



Quelques informations pratiques :

Capitale : Papeete

Langue parlée : Français et langues polynésiennes Monnaie : le franc pacifique (XPF) 1F = 0,0083 €

Décalage horaire avec la Belgique/France : - 12 heures en Polynésie

Compagnies aériennes : Air Tahiti, Air Tahiti Nui, Air France, French Bee, sont les principales compagnies aériennes qui exploitent des vols vers Papeete.


Français ou Polynésien ?


En 1595, Alvaro de Mendana découvrit les Marquises et affronta les tribus locales. En 1606, c'est Pedro de Quiros qui mis un pied à terre aux Tuamotu et en 1767, Samuel Wallis se rendit à Tahiti. Un an plus tard, le Français Bougainville fit escale à son tour et déclara les îles françaises, sans savoir que les Anglais en avaient fait de même. Les années suivantes, une succession d’affrontements se sont produits entre les Anglais protestants et les Français catholiques. C’est finalement en 1842 que Tahiti devint un protectorat français, puis en 1880, une colonie française.

À la question " te considères-tu Français ou Polynésien", nous n'allons pas vous partager des statistiques, mais plus notre ressenti général. Certains nous disent qu'ils se sentent les deux, peut-être davantage les jeunes. Tandis que les personnes plus âgées se disent davantage Polynésiens. Il faut savoir qu'il y a un parti indépendantiste qui gagne du terrain en Polynésie et récemment, le parti a obtenu une majorité solide à l’Assemblée de la Polynésie française. Cependant, le chemin vers l'indépendance sera long et compliqué. Les territoires d’outre-mer restent dépendants économiquement de la métropole. Le coût de l’indépendance est lourd.


De cette situation naît parfois de la colère. La colère de voir aussi beaucoup de Français de métropole venir s'installer si facilement en Polynésie et qui ne cherchent pas à s'adapter à la culture polynésienne.


Un événement historique, continue de marquer de nombreux locaux. En 1966, la France a commencé à faire des essais nucléaires en Polynésie française. En 30 ans, près de 200 essais ont été effectués. Ce n'est que bien trop tard que la communauté internationale se mobilise pour faire stopper ces essais. Nous avons eu l'occasion, en faisant du stop sur les différentes îles de parler à la population. Cet épisode de l'histoire a toujours un goût amer pour eux. En effet, de nombreuses personnes sont tombées malades à cause des retombées radioactives.


La pauvreté en Polynésie versus le luxe ostentatoire :


Les inégalités sociales sont importantes en Polynésie. Cela nous a particulièrement frappés à Papeete, où la mendicité est conséquente. Sans parler de la drogue et de l'alcool. Nous ne sommes pas en mesure de vous donner toutes les explications, ce sont des observations. Cependant, nous avons quand même été surpris de réaliser que de nombreux Polynésiens ne cherchent pas à avoir un réel emploi. Par exemple, le charmant jeune couple qui nous a hébergés à Tahaa nous expliquait que lui pêchait pour son plaisir et elle tenait les deux chambres à louer de leur maison. C'était ça leur travail.


Nous pensons comprendre, suite à notre récent voyage au Vanuatu et ici en Polynésie que ces populations ont une culture plus "relax" loin du stress "métro/boulot/dodo" de nos pays occidentaux. Dans ces régions du monde, on vit au jour le jour en se souciant moins du lendemain. Les locaux travaillent pour vivre, mais profitent aussi de la vie. Leur culture est basée sur la convivialité, l'entraide et la joie de vivre. Vous les verrez souvent jouer de la musique, pêcher pour le plaisir ou faire du va'a (pirogue polynésienne). Les lois françaises prennent le dessus sur la culture polynésienne, ce qui pousse la population à s'adapter à un mode de vie qui n'est pas forcément le leur. Le tourisme grandissant pousse à l’individualisme. Sur certaines îles (comme Bora Bora) les locaux qui ne travaillent pas pour le tourisme sont souvent les plus pauvres.


Sans être donneur de leçons, il y a une certaine indécence à se rendre dans ces hôtels hors de prix et à mettre des œillères sur la situation de la population. Est-ce pour autant qu'il faut boycotter ce genre de pays ? Nous ne pensons pas, car ces gens vivent beaucoup du tourisme. Tout dépend de ce que l'on fait une fois sur place.


Voyager en Polynésie française, c'est comment ?


C'est un voyage bien différent de nos précédentes destinations. Tout d'abord, car il n'y a pas d'entre-deux. D'un côté, le séjour grand luxe (bungalows sur pilotis au St Regis, à Bora Bora, par exemple) avec transferts exclusivement par avion ou hélicoptère, soyons fou, et d'un autre, la Polynésie française version backpack, ce que nous avons fait. Et soyons honnêtes, la version backpack n'est pas toujours confortable, reste très onéreuse... mais privilégie les rencontres !


Polynésie version backpack, qu'est-ce que c'est ?

Logement :

Loger chez l'habitant a été pour nous, notre premier choix et cela tombait bien, car le choix, nous ne l'avions pas vraiment. L'avantage premier est bien évidemment de rencontrer les locaux et découvrir leur culture. Si vous avez le budget, vous pouvez opter pour le rêve surfait, la nuit en bungalow sur pilotis (entre 1000 et 3000 euros). Pour ce prix-là, vous aurez sans doute envie de vous enfermer dans votre prison dorée et c'est bien dommage. Ne parlons pas non plus de la frustration énorme lorsque les jours se succèdent sous la pluie.


Côté backpack, cela peut être une excellente expérience comme nous l'avons vécu dans le sud de Tahaa, comme cela peut être bien moins sympathique. Il arrive en effet que les polynésiens n'hésitent pas à mettre toutes leurs chambres en location et à même ajouter des lits dans le couloir. Nous nous sommes parfois retrouvés à une bonne quinzaine à partager une toilette et une salle de bain. Dans ce cas-là, la propreté laisse une fois sur deux à désirer et ces locaux ne cherchent pas forcément le contact avec vous. Pour apprécier l'expérience, il faut être très sociable, car les Polynésiens sont de bons vivants, ils ne sont jamais seuls chez eux, ne pas avoir le sommeil léger et ne pas être trop regardant sur la propreté. Si vous faites abstraction de tout cela, vous pourrez passer de très bons moments, nous avons plusieurs fois été invités à partager le repas avec eux.

Transport :

La Polynésie en mode backpack, c'est aussi savoir prendre le temps ! Par exemple, vous prendrez le bateau au lieu de l'avion pour circuler entre les îles. Pour vous donner une idée, Tahiti/Bora Bora mettra 58 minutes en avion, versus 7 heures en bateau. Ce qui se fait très bien si la mer n'est pas agitée et que vous n'avez pas trop le mal de mer. Dans les îles, il n'y a pas de transport en commun, donc il faudra soit louer un deux-roues, soit un quatre-roues, soit faire du stop. Le stop a été un grand succès pour nous en Polynésie. On s'est toujours senti en sécurité, on a jamais attendu longtemps et les gens sont toujours très heureux d'échanger avec vous.



Alimentation :


Le plus économique : manger ce qui est local (le thon rouge est un mets de qualité qui n'est pas cher) ! Le système des roulottes (sorte de petits food-trucks) reste globalement coûteux et les restaurants, ont été hors budget pour nous. Les pensions familiales vous proposeront parfois de manger chez eux. Bien évidemment, ici, vous trouverez Carrefour, Champion, Auchan avec tous les produits français qui font certes plaisir quand on voyage depuis longtemps comme nous, mais qui, vous vous en doutez, sont très chers et ne font pas tourner l'économie locale. Ne manquez surtout pas le marché de Papeete (ouvert tous les matins et spécialement animé le dimanche).


Activités :

L'une ou l'autre activité qui nécessite un bateau pour voir les lagons et aller sur un motu est quand même assez indispensable pour profiter un peu de la Polynésie. Car oui, les endroits cartes postales existent ! Oui, vous verrez des lagons magiques et une faune et flore marine exceptionnelle ! Mais 9/10, il faut être en bateau pour en profiter. Veillez d'ailleurs à privilégier les sorties en pirogue (qui limite le nombre de personnes) si vous n'êtes pas adepte de l'ambiance Club Med. Durant notre séjour en septembre, il était possible de nager avec les baleines. Nous vous recommandons de privilégier les petites infrastructures, qui respectent les distances avec les cétacés. Il faut également être bon nageur. Pour tous ces tours, ne réservez pas en dernière minute. Ajoutez à cela le tour des îles, où vous aurez la possibilité de visiter des fermes perlières, des vanilleraies, des distilleries, des petits musées , etc.



Quel itinéraire ?


Si atterrir à Papeete est de rigueur, vous pouvez vous créer un itinéraire à votre convenance en fonction des horaires d'avion et de ferry. De notre côté, nous avons opté pour le ferry. Les connexions se font tous les 2-3 jours, d'île en île sauf pour Moorea, où vous avez une connexion depuis Papeete tous les jours.


Nous avons consacré 4 jours à Moorea, 3 jours à Huahine, 4 jours à Tahaa, 4 jours à Bora Bora et nous avons terminé le séjour sur Papeete. Au total, 3 semaines à explorer les îles. Nous avions prévu de voir Maupiti (moins tape à l’œil que Bora Bora), mais malheureusement, le bateau ne faisait pas la traversée quand nous souhaitions la faire. Avec plus de temps et de budget, cela vaut sans doute la peine d'explorer l'archipel des Tuamotu, les Marquises, ainsi que les Australes. Surtout pour les plongeurs. N'ayant pas exploré ces trois autres archipels, on ne sait pas vous en parler davantage, mais nous pensons qu'il est probable que cela soit moins touristique et plus sauvage, car moins accessible.

Nos recommandations :

  • Ne privilégiez pas l'avion si vous avez un peu le temps, mais plutôt le bateau. C'est moins cher, vous profitez de la traversée (si la mer n'est pas agitée) et cela pollue moins. La compagnie pour les îles Sous-le-Vent est l'Apetahi Express. Il y a aussi la compagnie Aremeti pour les trajets sur Moorea ;

  • Ce n'est pas nécessaire de réserver vos trajets en bateau à l'avance, mais le plus facile est sans doute de se créer un compte sur le site et de faire les réservations en ligne. Cela vous permet de faire des éventuelles modifications facilement pour autant que cela soit 48 heures à l'avance ;

  • Par contre, réservez vos logements relativement à l'avance pour avoir du choix. Il est possible de le faire en last minute et de regarder régulièrement sur Booking et AirBnB, car il y a souvent des désistements ;

  • Louez un scooter ou un vélo pour faire le tour des îles ;

  • N'hésitez pas à faire du stop, cela fonctionne très bien ;

  • Profitez de la nourriture locale, fruits et poissons à profusion et succulents.


Les + d'un voyage en Polynésie :

  • La gentillesse, la générosité, la joie de vivre et la spontanéité des Polynésiens ;

  • La culture riche ;

  • Le tutoiement, ici tout le monde se tutoie, vouvoyer est malpoli. Cela créé directement une proximité avec les gens, ce qui est très agréable ;

  • La beauté des îles et de leur lagon ;

  • La facilité avec laquelle vous rencontrez d'autres voyageurs (on se lie facilement d'amitié dans les pensions ou sur le bateau, car vous êtes amené à recroiser les mêmes personnes).


Les - d'un voyage en Polynésie :

  • Un tourisme qui ne met pas assez en avant les locaux, leurs savoir-faire et leur patrimoine ;

  • Un pays fait d'extrêmes (richesse/pauvreté) ;

  • Une "destination élite", globalement, tout est cher ;

  • Le trajet pour y arriver ;

  • Peu d'activités sur place ;

  • Très peu de plages publiques (une seule sur Bora Bora) ;

  • La météo imprévisible et souvent impitoyable.

Nous sommes très heureux d'avoir eu la chance de découvrir la Polynésie française, mais nous n'avons pas eu de gros coups de cœur. Peut-être avions-nous trop d'attente sur cette destination, peut-être que ce n'est pas le meilleur choix pour un voyage en sac à dos et à petit budget, peut-être que la météo a un peu rendu notre exploration compliquée... Probable que ce voyage aurait été plus intéressant s'il avait été couplé avec d'autres archipels. Mais nous avons fait de très belles rencontres et c'est cela le plus important dans notre tour du monde.



78 vues0 commentaire

Comments


bottom of page